mercredi 13 septembre 2017

Un château de la cruauté

The Black Cat (Ulmer, 1934)

On ne peut qu’être d’accord avec Raoul Ruiz, lorsqu’il affirmait que Le Chat noir d’Ulmer était l’un des plus beaux films du monde. Sur un charnier de la guerre, le Fort de Marmorus, Hjalmar Poelzig (Boris Karloff) a dressé son château.
«Chef-d’œuvre de construction édifié sur le chef-d’oeuvre de la destruction, le chef-d’œuvre du meurtre.»
Et là, Karloff et Lugosi, rendus fous par la guerre, s’affrontent pour l’amour d’une femme, un cadavre vivant aux cheveux de soie électrifiés.  
Le Chat noir est une folie Bauhaus, dont l’élément le plus spectaculaire est Karloff, façonné, découpé, soumis à un découpage triangulaire. L’homme des morts s’est raffiné et possède désormais une beauté effrayante, démoniaque.

Le travail sculptural d’Ulmer permet, une nouvelle fois, à Karloff de traverser le temps. Il s’inscrit dans la lignée des punks prussiens à la Stroheim et on le retrouvera, à peine changé, dans les films de FJ Ossang. Hjalmar Poelzig, sous d’autres noms (Féodor Aldellio, Docteur Turc, Docteur Ewers, Professeur Starkov), a trouvé refuge aux îles Chiennes et sur les Açores hallucinées des Dharma Guns. 

I. Hjalmar Poelzig




II. Ladies in the castle.


III. Bauhaus über Alles



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