The Black Cat (Ulmer, 1934)
On ne peut qu’être d’accord avec Raoul Ruiz, lorsqu’il affirmait que Le Chat noir d’Ulmer était l’un des plus beaux films du monde. Sur un charnier de la guerre, le Fort de Marmorus, Hjalmar Poelzig (Boris Karloff) a dressé son château.
«Chef-d’œuvre de construction édifié sur le chef-d’oeuvre de la
destruction, le chef-d’œuvre du meurtre.»
Et là, Karloff et Lugosi, rendus fous par la guerre, s’affrontent
pour l’amour d’une femme, un cadavre vivant aux cheveux de soie
électrifiés.
Le Chat noir est une folie Bauhaus, dont l’élément le plus spectaculaire est
Karloff, façonné, découpé, soumis à un découpage triangulaire. L’homme des
morts s’est raffiné et possède désormais une beauté effrayante, démoniaque.
Le travail sculptural d’Ulmer permet, une nouvelle fois, à Karloff
de traverser le temps. Il s’inscrit dans la lignée des punks prussiens à la
Stroheim et on le retrouvera, à peine changé, dans les films de FJ Ossang.
Hjalmar Poelzig, sous d’autres noms (Féodor Aldellio, Docteur Turc, Docteur
Ewers, Professeur Starkov), a trouvé refuge aux îles Chiennes et sur les Açores
hallucinées des Dharma Guns.
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